Lexique

Texte

Accore : Marine, vieilli : contour d'un banc, d'un écueil. Géographie, géologie : côte escarpée, voire falaise, qui est bordée de fonds marins verticaux et très profonds. Rupture de pente dans le relief sous-marin : l'accore du plateau continental.

Andellou : "Séchoirs à filets". Échafaudage de perches en bois, verticales et horizontales, liées entre elles par le haut, pour sécher le linge ou les filets. Cette technique était utilisée en Andalousie (Espagne), d'où le nom.

Apostolode : de abostol, apôtre. Pluriel : abostoloded. En construction navale : dernier couple le plus en avant et de part et d'autre de l'étrave du navire, de forme triangulaire, au ras de la râblure. Permet de renforcer la tenue du bordé.

Bazh-Krog : crochet à manche en bois employé, notamment, par les marins palangriers pour accrocher un gros poisson et le haler à bord.

Bolzar : terme de palangrier. Au bout du lostar, la petite corde en double qui retient l'hameçon. Faire des bolzars.

Bouette : de boued, nourriture. L'appât pour attirer le poisson. Bouetter : l'action de fixer l'appât sur l'hameçon. On bouette les palangres.

Boutou-Kinou : sabots rehaussés de guêtres. Les sabots-bottes des pêcheurs. L'ancêtre des bottes en caoutchouc. La partie botte pouvait être réalisée, soit dans de la toile à voile épaisse et huilée, soit dans une large bande de cuir gras, voire dans des bouts de chambre à air cloués sur le sabot.

Brennour : poids, chaîne ou gros caillou pour entraîner le filet au fond.

Coltarer : mettre du goudron.

Disklo (de) - Disklaouer : de disklaouañ, déferrer. À bord des palangriers, le marin chargé de déferrer le poisson lors de la levée des lignes est l'homme de disklo. Disklaouer : enlever l'hameçon.

Dour-dei : En se balançant dans un canot, lui donner un fort mouvement de roulis bord sur bord, jusqu'à embarquer de l'eau par les cotés. Faire dour-dei. Expression douarneniste.

Dress' (de) : de dresañ, arranger, parer. Le marin palangrier chargé de ranger le poisson dans les caisses, selon l'espèce et la taille, est l'homme de dress'.

Glizig : sprat. Au pluriel : glizigen.

Glouzouré : gorgé d'eau.

Hale (de) : Posté au treuil à palangres, le marin qui vire les lignes est l'homme de hale.

Lostar : de lost, queue. Avançon fixé sur la palangre à intervalles réguliers calculés en brasses, et au bout duquel se trouve le bolzar retenant l'hameçon.

Louden : de lod, part. La part de pêche.

Malamok : le Chasse-Marée N° 324 nous dit : ...Le terme "Malamoque", plus souvent orthographié "Malamock", désignait plusieurs espèces d'albatros (Thalassarche) de taille plus petite que l'errant, (Diomedea exulance). Dans la Marine, les capitaines qui avaient commandé un voilier au passage redoutable du Cap Horn étaient désignés par l'expression prestigieuse d'"Albatros". Les "Malamocks" étaient des officiers qui avaient passé le Cap Horn alors qu'ils n'étaient pas encore capitaines.

https://www.lavieb-aile.com/article-la-flottille-de-peche-cotiere-de-morgat-1945-1965-113238477.html   Onomastique de la flottille de Pêche au Large de Morgat 1945-1965. Le "Malamok" désigne, dans les ports du quartier du Guilvinec, des bateaux de pêche apparus par évolution de la pinasse sardinière avec un faible tirant d'eau, un pontage, une cabine, un moteur diesel, une taille de 14 à 20 mètres, et équipés d'un chalut à panneau divergent; on en comptait 75 dans ce quartier maritime en 1939. Mais cette pêche au chalut ne définit pas ce type de bateau, puisqu'il existait, à Douarnenez, Morgat et Camaret, des malamoks thoniers (comme Reder ar Moriou), ou thoniers-maquereautiers. Leur nom, qui est le surnom breton d'oiseaux du Cap-Horn, aurait été attribué à ces navires en raison de leur impressionnante capacité de pêche qui évoque la voracité des albatros. A Morgat, le nom de malamok désigne donc des navires de pêche au thon, succédant aux dundees à voile, et dont la motorisation permet de se rendre sur les lieux de pêche sans tirer des bords, et de manoeuvrer facilement lors de la pêche ; l'arrière est en cul-de-poule,  le barreur dispose d'un abri, et les voiles servent  pour stabiliser le bateau par vent de travers ou en appoint pour économiser le carburant . Reder ar Moriou et Breizh-Atao étaient les seuls Malamoks avant la guerre.

Mestr : Ar mestr, le maître, le patron-pêcheur (mestr-bag).

Orin : Cordage attaché par un de ses bouts à l'ancre, et par l'autre à la bouée repère, qui flotte sur le lieu de l'ancrage pour en indiquer l'emplacement exact.

Palangre : S'écrit également "palancre". La palangre est constituée d'un corps de ligne, appelé ligne mère ou maîtresse, sur lequel sont fixés des hameçons par l'intermédiaire d'avançons.

Pite (ou pitte) : variété d'agave d'Amérique. Matière textile tirée des fibres de cette plante. À une époque, les cordes utilisées pour la pêche aux palangres étaient confectionnées en pite. Plus légères que celles de chanvre. Avant l'apparition des fibres synthétiques et du nylon.

Sao da bouetti ! : "Debout pour bouetter !". À bord du palangrier, l'ordre du patron à ses hommes pour leur indiquer que le moment est venu de bouetter les hameçons sur les cordes.

Sisal : fibre extraite des feuilles de l'agave sisalana, servant à la fabrication de cordages. Plus connu que le pite.

Skothil : Ar skothil, partie centrale de la chaloupe.

Sterte : Amarre le bateau sterte, ne pas laisser de mou. De start, serré.

Tarod : Pente abrupte ou falaise qui descend jusqu'au rivage. Expression douarneniste.

Ten kuit ! : de tennañ kuit, extraire. Au treuil à palangres, le cri d'alerte de l'homme de hale qui enlève la corde du treuil, pour permettre à son collègue de bazh-krog d'agripper un gros poisson et le ramener à bord. L'expression revient comme un leitmotiv dans l'ouvrage de Henri Queffélec, "Un royaume sous la mer" (prix du roman de l'Académie française en 1958), un livre conçu par le grand écrivain maritime lors d'une marée aux palangres en mer Celtique, à bord du malamok "Nicole Jeanine", DZ 3788.

Toull bonte : An toull bonte, le trou ou le bouchon qui obture l'orifice au fond du canot.

Toullétern : An toullétern, toull éterne, le trou à l'arrière du canot, où repose l'aviron.

Treust : An treust, la poutre, grand bau, banc du milieu de la chaloupe.